UNE JARRE BRISÉE, UN DESTIN

Une jarre brisée, un destin est un récit. Celui qu’un grand-père destine à ses enfants et petits - enfants ; car il leur faut conserver une mémoire fidèle de leurs origines. Ce grand-père, c’est Omon’Kouti qui, saisi par le devoir de transmettre, se rappelle et raconte : il se remémore. Pour lui, le vécu l’emporte sur le vrai ; les durées comptent plus que les temps et les personnes sont devenues des personnages. C’est pourquoi une vie se met à prendre les contours d’un destin. Arrachée des crocs de nos mères-les-sorcières, Kilan’ko, fille unique et maman d’Omon’Kouti, élèvera ses cinq enfants en soutenant de toute la force de sa débrouillardise un époux à la fortune subitement évaporée sous le double effet des incompréhensions réciproques et des envoûtements sorcelleresques. Pour grandir, Omon’Kouti lui, échappa de justesse à la délinquance juvénile, transita par le Cours Normal de Parakou - où il fut formé comme instituteur - avant d’accéder à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Dakar puis à l’Université de Fribourg (Suisse) où il obtint son doctorat de philosophie, le 13 février 1970.